Le cacao en guyane
Le 21/09/2014:
En ce week end des journées du patrimoine, nous avons effectué un circuit pédestre qui nous a permis de visiter la ferme de cacao Félix Potin, les vestiges de l’habitation coloniale Pascaud, une ancienne cacaoyère, des plantations de plantes médicinales et aromatiques et de cacao, ainsi que les roches gravées amérindiennes Palulu, Mahury et Pascaud.
Cette visite était proposée par l’Association Rurale et Agricole de Guyane et commentée par le très sympathique Yves Delecroix qui produit le chocolat guyanais "Walapulu".
Nous avons appris que la relation de la Guyane avec le cacao est une longue histoire qui a commencée en 1727 grâce à l'expédition du sergent De La Haye. S'il ne trouva pas l'objet de sa mission, à savoir le Lac Parimé, contrée mythique supposée regorger d'or, cet explorateur découvrit une forêt de cacaoyers spontanés sur le Haut Camopi ( arbres appelés Walapulu par les amérindiens). La production de cacao en Guyane a donc commencé par la cueillette ,puis des cacaoyers ont été amenés des Antilles et du Venezuela et cultivés avant le déclin puis la disparition dans les années 60. On ne trouve pratiquement pas de descendants de cacaoyers spontanés sur la bande côtière.
Dès 1980, le Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement ) s'est lancé dans la collecte et l'étude de cacaoyer spontanés. Ces cacaoyers offrent en effet une résistance naturelle aux maladies supérieure à celle des variétés cultivées, une grande productivité et leur saveur est supérieure aux cacaos ouest-africains.
Yves Delecroix, ancien policier à la retraite devenu cacaoculteur a décidé de réhabiliter d'anciennes plantations et de reimplanter petit à petit le cacao guiana.
Le cacaoyer est un arbre cauliflore, c'est à dire que ses fleurs poussent directement sur le tronc:
Ses fruits, les « cabosses », sont de grosses baies allongées ressemblant à un petit ballon de football américain. Elles ont la particularité de grossir à la fois sur les branches maîtresses mais aussi directement sur le tronc de l'arbre. Les cabosses contiennent de nombreuses graines (entre 25 et 75) regroupées en épis et appelées fèves de cacao. Après fermentation et torréfaction, ces graines sont utilisées pour la fabrication du cacao et du chocolat.
Les cacaoyers peuvent se multiplier naturellement par marcottage: les branches basses s'enracinent spontanément au contact du sol. Il se forme ainsi une couronne de jeunes arbres autour des arbres âgés.
Cette promenade a été une nouvelle fois une occasion de profiter de la forêt et de sa végétation luxuriante, de découvrir quelques cultures de plantes aromatiques et médicinales et de rencontrer quelques "bébêtes".
A la fin de notre balade, nous avons pu admirer les roches gravées, appelées aussi "pétroglyphes": ce sont des dessins gravés à l'aide d'un percuteur sur la paroi d'un rocher. Ce mode d'expression, connu dans beaucoup de pays du monde, se retrouve dans toute l'aire amazonienne.
Et nous avons terminé cette belle matinée par la dégustation du chocolat "Walupulu" que produit Yves Delecroix.Et effectivement, il est très bon.. N'est-ce pas les filles?
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